Top 10 de l'année 2008

Publié le par Jacut

1- Nodame Cantabile Paris Hen

La suite de la meilleure série de 2007, toujours d’un niveau complètement au dessus de tous les autres animes sortis cette année. Si vous voulez avoir une idée de ce qu’est la perfection en animation japonaise, regardez les épisodes 10 et 11 de ce Nodame Cantabile à Paris, on ne peut pas vraiment trouver mieux niveau réalisation, mise en scène, écriture et musique.

 

 

2- Kaiba

Après Nodame que je classe « hors catégorie », la série qui a le plus ravi les amateurs d’animes dont moi-même, cette année, est bien entendu Kaiba, le dernier chef d’œuvre de Masaaki Yuasa (Mind Game, Kemonozume, le segment Happy Machine de Genius Party etc…). Et cette fois-ci, maître Yuasa s’attaque à la science-fiction et au mythe Galaxy Express 999 (un peu trop d’ailleurs par moments). Puissant, émouvant, subtil, animé comme jamais et disposant d’un design aussi particulier qu’attachant, Kaiba se démarque du reste des productions japonaises contemporaines sur toute la ligne et en dépasse tous les styles et tous les clivages. Et lorsque le maître se détache de son modèle Leiji-esque à partir du 8e épisode, elle prend une ampleur quasiment jamais vue dans une série d’animation, entre art et émotion, magie et intemporalité. Sorte de grande fable philosophique dans un monde onirique futuriste, développant des personnages toujours aussi profondément humains et complexes, ce titre est un tour de force hallucinant, et tout simplement la meilleure chose qu’ait faite Masaaki Yuasa jusqu’à maintenant (quoique je garde quand même Happy Machine en très haute estime !).

 

 

3- Kure-nai

L’autre perle à avoir fait sensation chez les critiques et les fans d’animation cette année, c’est bien sûr Kure-nai. Dotée de palettes de couleurs, d’une mise en scène et d’une animation extraordinaires, Kure-nai a surpris la communauté par son intelligence et le mélange des styles « slice of life », romance, action et drame qu’elle propose. Réalisée par Kou Matsuo, déjà directeur de l’excellente Red Garden, la série est mise en scène de façon très minutieuse et possède un style graphique reconnaissable entre mille, très différent des productions habituelles japonaises. Kure-nai est très probablement la meilleure série sortie en début d’année avec Kaiba, de par sa qualité technique, son scénario travaillé, ses personnages très bien développés (aaaaaah Murasaki), ses références au chef d’œuvre de la littérature japonaise « Le Dit du Genji » ainsi que ses dialogues absolument parfaits et préenregistrés par les acteurs avant montage (permettant aux animateurs de timer précisemment les mouvements des lèvres par exemple). A noter particulièrement que le 6e épisode est un fabuleux épisode de comédie musicale, hilarant, émouvant, doublé à la perfection et simplement très beau. Un des highlights de l’année animée. En bref, Kure-nai est une série immersive, très innovante, et d’une qualité hors du commun, qui s’impose sans problème comme la révélation l’année.

 

4- Shigofumi

Dirigée par un de mes réalisateurs préférés, Tatsuo Sato (Nadesico, Stellvia, Cat Soup…), et écrite par un des meilleurs scénaristes actuels, Ichirou Okouchi (PlanetES, Turn A Gundam, Code Geass…), Shigofumi était l’un des animes que j’attendais le plus cette année, et il ne m’a pas déçu, loin de là. Doté d’une très bonne animation et d’un design sublime, Shigofumi est une belle production dans les styles fantastique/mystère/drame qui s’impose grâce à ses qualités aussi bien techniques que scénaristiques ou de mise en scène, comme un des excellents animes de l’année. Toutes les bonnes recettes de Tatsuo Sato sont là : une intrigue centrée avant tout sur les personnages, des relations entre protagonistes très développées, tout comme leur côté psychologique, et l’introduction de thèmes assez osés qui sont rarement utilisés dans une série d’animation, si bien que 2 épisodes ont été censurés avant leur diffusion au Japon. Et comme à son habitude, le papa de Stellvia (une autre de mes séries cultes) nous offre un premier épisode  faramineux et nous prouve que quand il s’agit d’introduire une série, c’est bien lui le meilleur. Certains ont même été déçus que la série ne reste pas toujours à ce niveau, mais je leur répondrais que c’est un peu normal dans un anime épisodique, et puis la fin est tout aussi bonne si ce n’est meilleure. Une très belle série, courte et intense, avec des thèmes et des personnages passionnants donc, à l’atmosphère particulièrement tragique et soignée dans ses moindres détails. Que demande le peuple ?

 

 

5- Mouryou no Hako

Honnêtement, cette série qui demeure assez méconnue dans la communauté des fans et connaisseurs d’animes, est énorme. La première chose que l’on remarque dans Mouryou no Hako, c’est avant tout son design et son animation purement incroyables, probablement les plus avancés techniquement de l’année 2008 pour une série. Si l’on ajoute à ça une atmosphère glauque et mystérieuse à souhait et une histoire passionnément prenante, on obtient sans doute la meilleure nouvelle série de la fin de l’année. C’est bien simple, parfois, on se croirait plus devant un grand film japonais des années 50-60 que devant une simple série. Et tout est là pour nous le faire croire : des angles de vue et un travail de caméra très classique, un rythme lent et contemplatif, un montage parfaitement maîtrisé, et surtout un background dans le Japon des Kurosawa et des Ozu visiblement très documenté. Et la musique colle fantastiquement à l’ambiance. En plus, on peut voir toutes sortes de choses improbables dans Mouryou no Hako, comme des têtes de filles décapitées dans des boîtes qui parlent, des épisodes qui ressemblent à de gigantesques « info dumps » où l’on ne voit que trois personnages parler autour d’une table pendant 22 minutes, du « road movie » rural, de la manipulation politique dans un hôpital de campagne de nuit (ambiance horrifique à la Higurashi incluse), de l’inceste, et des sauts temporels qui servent vraiment le propos (au contraire d’un Baccano ! par exemple, désolé pour les fans) et le scénario. Un anime complètement atypique donc, extrêmement bavard (dans le bon sens du terme, avec des vrai dialogues sensés et intéressants) et lent mais d’une qualité incroyable.

 

6- Natsume Yuujin-Chou

L’anime « heartwarming » de l’année. Adaptation d’un excellent manga, cette série est l’archétype du « slice of life qui a du cœur », tantôt triste et nostalgique, tantôt beau et humaniste, mais dans tous les cas toujours superbement bien écrit et mis en scène. De format épisodique comme nombre de séries du style, Natsume Yuujin-chou (ou « Le Pacte des Yokai » - quel titre horrible – en version française) est un anime à l’ambiance surnaturelle se déroulant dans l’archipel du soleil levant à notre époque, et mettant en scène les créatures de la religion japonaise, dont le fameux compagnon du héros, l’étrange et ultra classe seigneur félin Nyanko-sensei, qui se transforme en ridicule chat pachydermique et ivrogne dans la vie de tout les jours. L’atmosphère est dépaysante au possible, les épisodes hilarants et à regarder sans modération aussi bien pris individuellement que dans leur globalité, et les thèmes de la différence et de l’amitié sont superbement bien traités. Le genre d’anime dont on ne peut pas se lasser, et qui est en plus gratifié d’un seconde saison en cours de diffusion cet hiver.

 

 

7- Toradora !

C’est sans doute l’anime que j’attendais le moins dans ce top 10 et pourtant c’est aussi celui qui, de loin, me fascine le plus toutes les semaines de par sa capacité à se renouveler sans cesse et à toujours surprendre son spectateur, le tout avec une mise en scène vraiment intéressante. A la base, Toradora est censé être un anime classique de romance comédie mais que l’on ne se trompe pas, nous sommes bien est en fait devant un anime de comédie dramatique doux amer possédant une tension romantique permanente, sous les traits d’un vrai faux anime harem. Mettant en scène deux héros masculins assez intéressants et surtout trois personnages féminins exceptionnellement fins (Ami et Minorin sont vraiment énormes !) et bien développés, ce titre est doté d’une vraie histoire et surtout d’une vraie incertitude (pour une fois) sur l’évolution du scénario et des personnages. Beaucoup plus profond et travaillé qu’il n’y paraît, Toradora est un vrai bon anime et pas une simple série générique sans âme comme on en voit souvent (Nogizaka Haruka no Himitsu, Kannagi etc…), et donc une très grosse surprise, que j’ai faillie ne jamais regarder (bah oui, Rie Kugimiya intérprétant une petite boule de nerf tsundere dans un anime de comédie romantique, c’est du archi déjà vu, et pourtant on oublie rapidement ce point quand on voit la qualité de la série). Au final, Toradora, c’est l’anime de romance dans ce qu’il a de meilleur et de plus abouti, tout en faux semblants et en vrais sentiments, et de loin la meilleure série du style depuis Haruhi. Immanquable.

 

 

8- Casshern Sins

Autant j’ai détesté cet immondice qu’est le film de Kiriya Kazuaki (une des plus grosses daubes que le cinéma japonais nous ait pondu dans la dernière décennie), autant la nouvelle série de la légendaire franchise des années 70 nommée sobrement Casshern Sins est excellente. Et surtout, originale ! En effet, la série réalisée par Shigeyasu Yamauchi (tous les films de Saint Seiya, quelques films de dragon Ball Z) peut être décrite comme une grande aventure cryptique dans les territoires désolés d’un monde post-apocalyptique et dans lequel les humains ont disparu et les robots sont en cours d’extinction eux aussi. Le point le plus intéressant reste le fait que c’est justement notre (anti-)héros, Casshern, qui a causé la ruine des robots, et qui est par conséquent l’être le plus haï et le plus recherché dans ce monde. Intéressant n’est ce pas ? Avec son design old school au possible, sa lenteur pétrifiante et son atmosphère phénoménalement noire et désespérée, Casshern s’impose comme un des animes phares de l’année 2008, d’autant plus que son animation est de très bonne facture. Si vous n’êtes pas effrayé par les œuvres expérimentales très contemplatives, les scénarii saupoudrés de symboles abstraits et les séries à déroulement épisodique centrées sur un seul personnage principal qui concentre toute l’attention avec seulement une poignée de personnages secondaires, il y a de fortes chances que ce Casshern Sins soit pour vous.

 

 

9- Yakushiji Ryoko no Kaiki Jikenbo

« Le recueil de faits improbables de Ryoko Yakushiji » en français dans le texte, est une série adaptée d’un roman du mythique Yoshiki Tanaka (Legend of the Galactic Heroes, Heroic Legend of Arslan, Tytania…). En tant que tel, il partage de nombreuses similarités avec ses aînés, comme les thèmes de la manipulation politique, de l’amour du pouvoir, des relations intra organisationnelles etc… Par contre, il diffère des œuvres citées plus haut par son atmosphère de thriller fantastique contemporain (la série se déroule à Tokyo à notre époque) et par la présence d’une héroïne principale extrêmement forte et brillante pour remplacer les habituels héros masculins du maître. Mais le reste est bien là, avec une direction toujours aussi fine, des dialogues bien sentis, une vraie intrigue (bien que parfois un peu surfaite) un développement bien construit et surtout des personnages géniaux. Et ce couple principal composé de Ryoko Yakushiji et Jun’ichiro Izumida rappelle furieusement mon couple préféré en anime, Lafiel et Jinto de Crest/Banner of the Stars. Alors oui, la série n’est pas exempte de défauts, surtout scénaristiques, mais au final, on prend tellement de plaisir à regarder ce brillant polar surnaturel que l’on ne va pas se gâcher le plaisir : Yakushiji Ryoko no Kaiki Jikenbo est l’une des séries les plus sous-estimées mais aussi l’une des meilleures de cette année !

 

10- Clannad After Story

Clannad est la dernière adaptation en date d’un visual game de Key par le très apprécié studio Kyoto Animation (Haruhi Suzumiya no Yuutsu, Kanon 2006, Lucky Star etc…). Ce « slice of life » à l’atmosphère particulièrement douce et mélancolique est considéré comme l’une des références de la comédie dramatique à la japonaise. Très similaire à Toradora sur le fond, les deux animes se différencient fondamentalement sur la forme par l’aspect beaucoup plus lent de Clannad, le nombre plus important de personnages féminins mis en scène, et aussi l’introduction d’éléments fantastiques dans le scénario qui le rendent nettement moins réaliste et beaucoup plus axé sur l’aspect conte (mais moins que dans Kanon néanmoins). Le thème principal de Clannad est, comme son nom l’indique en gaëlique, la famille, et il servira de fil rouge à tous les « arcs » du scénario, au détriment de la partie romantique au final (ce que recherche Tomoya, c’est plus de trouver/fonder une famille avec Nagisa qu’une relation romantique). Globalement, la partie technique ne déçoit pas, KyoAni proposant comme d’habitude le must de l’animation japonaise, et le chara-design est en plus très mignon, rendant les personnages particulièrement attachants. La seconde saison de Clannad, sortie en fin d’année et nommée « Clannad After Story » prendra de plus un tournant tragique plus tard dans le scénario et j’avoue attendre avec impatience de voir comment le nouveau studio préféré des otakus va s’en sortir pour adapter tout ça (le premier Clannad n’étant en fait qu’une longue introduction à l’After Story, qui est la véritable histoire de Clannad). Si l’on peut oublier les longueurs du scénario et les quelques passages inutiles, cette série demeure donc un fantastique anime « slice of life » atmosphérique, particulièrement touchant et extrêmement bien réalisé.



Pas loin: Toshokan Sensou, Code Geass R2, Bounen no Xam’d, Shikabane Hime Aka, Skip Beat!

Publié dans Dossier

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